La consommation de café, sous toute ses formes (en grains moulus, en instantané ou même décaféiné), serait favorable à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire et réduirait même le risque de décès. Ce constat a été fait pas des chercheurs australiens dans le cadre d'une vaste analyse des données recueillies auprès de la « UK Biobank ».
La caféine ou la théine, à doses modérées, sont bénéfiques?
La caféine est largement consommée et il a été suggéré que la consommation de thé et de café, en particulier à des doses modérées, ne semble pas nocive et pourrait même être bénéfique et protecteur dans le risque de maladies cardiovasculaires (notamment les maladies coronariennes, l'insuffisance cardiaque et les arythmies). Néanmoins, cette perception n'a pas toujours été maintenue au sein de la profession médicale.
Par exemple, dans une enquête de 1998 auprès de 697 médecins spécialistes cherchant à établir un consensus sur les effets nocifs de la caféine, plus de 75 % recommandaient une réduction de la caféine chez les patients souffrant d'anxiété, d'arythmie, d'œsophagite ou de hernie hiatale, de maladie fibrokystique, d'insomnie, de palpitations , et tachycardie.
En revanche, plus récemment, des preuves indiquent bel et bien un effet bénéfique de la consommation de café dans la réduction du risque de maladie coronarienne, d'insuffisance cardiaque, d'arythmie, d'accident vasculaire cérébral, de MCV et de mortalité de toutes causes. Alors qu'il est maintenant plus largement admis que la consommation de café est associée à des bienfaits pour la santé, en revanche on ne sait encore que peu de choses sur l'impact des différentes méthodes de préparation (instantanée, moulue, etc…) sur les résultats cardiovasculaires.
Dans la présente étude, l'équipe de chercheurs australiens a utilisé les données de la UK Biobank et a classé la consommation de café dans les différents sous-types (moulu, instantané, décaféiné).
Elle a également divisé en plusieurs catégories selon la quantité de café consommé (0, < 1, 1, 2 - 3, 4 - 5 et > 5 tasses de café/jour).
Les résultats cardiovasculaires examinés étaient les maladies coronariennes, l'insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
Et à l'aide du modèle de régression de Cox, les chercheurs ont également analysé les résultats croisé avec l'arythmie, les maladies cardiovasculaires et la mortalité globale.
Enfin, les résultats ont été ajustés pour plusieurs facteurs, notamment l'âge, le sexe, la consommation d'alcool et les comorbidités.
Ils ont donc défini le résultat principal comme la relation entre les sous-types de café et les arythmies incidentes, les maladies cardiovasculaires (MCV) et la mortalité.
Les résultas de l’étude:
Au total, 449 563 personnes d'un âge médian de 58 ans (55,3 % de femmes et 44,7% d’hommes) ont été incluses dans l'analyse et suivies pendant 12,5 ans. Au total, 100 510 ont servi de « témoins de café ».
La consommation de tous les sous-types de café étaient associés à un risque réduit d’incidents cardiovasculaires et la plus grande réduction du risque s'est produite chez ceux qui buvaient 2 à 3 tasses/jour. Par exemple, le risque de MCV était inférieur de 10 % (risque relatif, RR = 0,90), inférieur de 16 % pour l'AVC ischémique (RR = 0,84) et inférieur de 17 % pour la mortalité cardiovasculaire ( RR = 0,83), toutes les réductions étant statistiquement significatives. De plus, l'incidence des arythmies cardiaques était également la plus faible chez ceux qui buvaient 2 à 3 tasses/jour.
Lors de l'examen des différents sous-types de café, les réductions les plus importantes ont de nouveau été observées pour ceux qui buvaient 2 à 3 tasses/jour et étaient significatives pour les cafés décaféinés, instantanés et moulus. Cependant, il n'y avait pas de réduction significative du risque d'arythmie chez ceux qui buvaient du café décaféiné et, il y avait même un risque 14 % plus élevé d'arythmie chez ceux qui buvaient < 1 tasse/jour.
Les auteurs ont conclu que la consommation de 2 à 3 tasses/jour de toute forme de café réduisait le risque de maladies cardiovasculaires incidentes, d'arythmies et de mortalité. Cependant, la consommation de café décaféiné n'a pas eu d'impact sur le risque d'arythmie et les auteurs ont ajouté qu'une consommation légère à modérée de café de tous types devrait être considérée comme faisant partie d'un mode de vie sain.