Pourquoi accepter un traitement pour sortir de l'obésité?

Le patient atteint d’obésité raconte le plus souvent l’histoire de son corps à partir d’événements de vie. On retrouve, lors de l’enfance une difficulté à trouver sa place ou à être reconnu. Qu’il s’agisse de séparation du couple parentale au cours de laquelle l’enfant porte un conflit de loyauté qui le pousse à communiquer à travers l’alimentation ou le besoin de contenir les émotions diverses associées à une personnalité plus sensible ou encore une stigmatisation face à un physique déjà hors norme (body shaming), le patient futur obèse ou déjà en condition de surpoids installe une fragilité qui le suivra pendant de nombreuses années de vie. 

On perçoit également parfois la propre angoisse du parent qui reporte toute sa frustration sur cet enfant imparfait qui renvoie son échec face à sa peur du surpoids. Jamais à la bonne place, l’enfant s’enferme dans ses contradictions et fait de l’aliment l’objet de son besoin non assouvit. 

La manifestation primaire de l’apaisement émotionnelle via le remplissage compulsif renvoie à son état de dépendance ultime vécu lors de sa toute petite enfance. Au moment où chaque forme d’expression trouvait sa réponse dans l’oralité. 

Ce mécanisme se poursuit à chaque étape de vie vécu plus intensément. Ainsi le jeune adulte va trouver un réconfort dans cette urgence alimentaire lorsqu’il se trouve confronté au stress, qu’il soit bon ou mauvais, le corps relance son comportement automatique fort de sa réussite ponctuelle passée face à la charge émotionnelle. Ce qui devient, dans sa répétition, totalement contre-productif. 

Le patient se trouve donc piégé dans son propre mécanisme, perdu dans cette dissonance qui trouve une fonction positive et apaisante dans la première intention et qui glisse très rapidement dans la frustration et la culpabilité intellectuelle de la compréhension d’un après coup dévastateur.

L’image que renvoie le miroir fait à son tour totalement sens. Que vois je ? mon impuissance face à moi-même ? mon intention de sabotage ? ma fatalité ? 

Que me renvoie l’autre ? une place non reconnue ? non acceptée ? 

Le corps parle et exprime son émotion. Il souffre, il est rejeté, il est blessé, il devient inacceptable... Dans son incapacité à renvoyer l’identité du patient, il devient indispensable à faire évoluer. 

Mais le patient se sent il capable ? Est-il prêt à changer son fonctionnement, ses mécanismes face au flot émotionnel que la vie propose ? 

Le discours, emplit bien souvent de détresse, dit oui. Le comportement durable pose des doutes et bien souvent sabote la solution induite. 

La présence d’un suivi psychologique trouve bien sûr sa place dans cette perspective de compréhension de soi et dans le deuil perturbant de ses mécanismes de vie. 

Cette vie, en mouvement permanent, qui, propose, prend, offre ou parasite ! et qui met à l’épreuve cette intention de changement vers un bien être globale accepter et enfin libre ! 

Comprendre ses propres mécanismes en s’autorisant à ne pas rester figé sur l’instant demande beaucoup de ressources mais surtout une capacité de résilience face à soi même qui se doit d’être accompagné avec bienveillance et respect. 

Il est donc primordial d’accepter d’installer un dialogue sécure et régulier dans la progression de ce cheminement. Le psychologue permettra au patient d’être actif et de poser des gardes fous cohérents et intimes, afin que l’objectif de vie rendant indispensable le bien être, puisse être accompagné de bénéfices secondaires multiples dont une perte de poids satisfaisante, médicalement mais aussi psychologiquement. 

Comprendre que tout n’est pas sa faute, que l’émotion ressentie est parfois déviante et induite par un contexte, un environnement, une éducation parfois... 

Comprendre quelle est sa place et s’autoriser à la prendre, demande bien souvent du courage et de la détermination !